Depuis certains semaines, l’application Elyze, manii?re de « Tinder une presidentielle » compte parmi nos plus telechargees en France. Si elle se presente comme « ludique » et « neutre », elle est egalement confrontee a de nombreuses critiques au niveau de ses methodes de calcul et de la securite de ses algorithmes.
« Reconcilier les jeunes avec la politique ». C’est ainsi qu’est presentee l’application Elyze dans bon nombre de medias qui evoquent le succes fulgurant. Sorte de « Tinder de la presidentielle », le service lance via une simple equipe de jeunes diplomes propose a chacun de decouvrir le chantier des candidats (pressentis ou declares) Afin de la prochaine presidentielle. Une proposition seduisante, qui souffre cependant d’un certain nombre de limites et de failles, en particulier au niveau du recueil des precisions qu’elle effectue. Explications.
En quoi consiste l’application Elyze ?
Elle se presente comme celle qui « va [vous] faire aimer la presidentielle ». Lancee au bien debut de une telle annee 2022, l’application Elyze ambitionne d’effectuer decouvrir les propositions des candidats a l’election presidentielle de facon « ludique ». « Ludique », car le mode de fonctionnement reste peu ou prou calque sur celui de Tinder, l’utilisateur etant incite a « swiper » (accepter ou rejeter) une batterie de mesures relatives a differentes thematiques (environnement, justice, travail…). Ces « swipes » a J’ai chaine lui permettront ensuite d’obtenir le resultat final, soit « 1 classement detaille des candidat(e)s qui [lui] correspondent l’ideal ». Tout cela dans un cadre « gratuit, neutre et sans publicite ».
Depuis son lancement, l’application connait un succes impressionnant. Au jeudi 11 janvier, elle avait recolte nullement moins de 500 000 telechargements en juste 10 semaines et, ce lundi 17 janvier, elle apparait toujours en tete des prestations nos plus telecharges dans la rubrique « Actualites » de l’App Store.
Derriere Elyze, se trouve un duo de jeunes diplomes compose de Francois Mari, 19 ans, charge de la hitwe payant structure technique de l’application, et Gregoire Cazcarra, 22 ans, qui s’est occupe de recenser les contenus politiques. Tous deux sont egalement soutenus par les instigateurs du jeune media independant Le Crayon, Wallerant Moulle-Bertaux et Gaspard Guermomprez, avec ailleurs youtubeur avec sa propre chaine Gaspard G.
« Elyze a ete creee en reaction a une de nos amies de fac, Elise, qui avait tourne le dos a la politique, non avec desinteret, mais lassee que la classe politique ne se preoccupe jamais des jeunes, precise Gaspard Guemomprez aupres de France 3. Nous avons voulu creer 1 outil pedagogique et ludique pour inciter les jeunes a s’interesser a la presidentielle, ainsi, ramener votre electorat par l’isoloir. »
De le cote, Gregoire Cazcarra, qui publiera le 23 fevrier futur son deuxieme livre (Aux urnes ! Comment convaincre ces amis d’aller voter, editions Flammarion), assure que, « durant les prochains mois, [son] combat est de prouver qu’on ne fera campagne Afin de aucun candidat, mais pour que les jeunes se rendent aux urnes ». Mais le petit entrepreneur d’anticiper aussitot : « Nous savons que nous allons etre exposes a des critiques, qu’on mettra en doute une independance. »
Quels reproches paraissent adresses a Elyze ?
Sans surprise, Elyze fait effectivement l’objet de diverses critiques depuis le lancement. D’aucuns lui reprochent sa methode de presentation des candidats et des propositions, ces dernieres etant non juste anonymisees puis toutes mises sur un pied d’egalite, sans hierarchie ni contexte ideologique particulier. En colonnes de Liberation, Pauline Rapilly-Ferniot, elue EELV de Boulogne-Billancourt, reproche surtout a l’application le incapacite a « refleter J’ai vision globale d’un projet presidentiel » : « Si je tombe sur la proposition “Favoriser les firmes francaises”, je peux valider. Mais si la proposition est liee a Eric Zemmour ou a Yannick Jadot, ca n’a jamais vraiment le meme sens… »